Archive actualités 2020

22/12/2020

Joyeux Noël et bonne année

17/12/2020

[Disponible en DE, IT] Im Tessin verspürtes Beben bei Mailand

Am Donnerstag, dem 17. Dezember 2020, hat sich um 16:59 Uhr (Lokalzeit) etwa 5 km nordwestlich vom Stadtzentrum von Mailand (I) in einer Tiefe von ungefähr 55 km ein Erdbeben der Magnitude 3.9 ereignet. Bei einem Erdbeben dieser Stärke in dieser Entfernung sind in der Regel keine Schäden in der Schweiz zu erwarten.

Aufgrund der recht grossen Tiefe wurden die Erschütterungen im ganzen Tessin deutlich wahrgenommen. Am Schweizerischen Erdbebendienst an der ETH Zürich gingen in den ersten 30 Minuten nach dem Beben ca. 140 Verspürtmeldungen ein.

Auch wenn Erdbeben unter der Po-Ebene nicht unüblich sind, und auch derart tiefe Beben aus der Vergangenheit bekannt sind, wurden in den letzten 20 Jahren keine Beben mit Magnitude 3 oder grösser im weiteren Agglomerationsgebiet von Mailand aufgezeichnet.

11/12/2020

Le Programme fédéral de mesures de mitigation des séismes fête son 20e anniversaire

Il y a exactement 20 ans, le Conseil fédéral a adopté son Programme de mesures de mitigation des séismes, car les tremblements de terre sont souvent sous-estimés en Suisse, malgré leur important potentiel de dommages. Sous la direction de la Centrale de coordination pour la mitigation des séismes de la Confédération, qui est basée à l’Office fédéral de l’environnement, le Programme de mesures a depuis lors été continuellement amélioré et mis en œuvre dans le domaine de compétence de la Confédération. En tant qu’organisme fédéral spécialisé dans les tremblements de terre, le Service Sismologique Suisse (SED) de l’ETH de Zurich a contribué de manière significative à la mise en place d’un système de gestion intégrale du risque sismique en Suisse.

L’expansion et la modernisation du réseau sismique national sont des éléments importants de la gestion des risques mise en œuvre au cours des 20 dernières années grâce au programme de mesures. Il se compose aujourd’hui de plus de 200 stations de mesure sismique et permet d’enregistrer en temps réel et de manière exhaustive l’activité sismique en Suisse et dans les pays limitrophes. Cela garantit non seulement l’information rapide des autorités, de la population et des médias en cas d’incident, mais une estimation toujours meilleure de l’aléa sismique. Les modèles d’aléa sismique, qui sont constamment mis à jour et reflètent l’état de la science et de la technologie, contribuent de manière importante à améliorer encore la mitigation des tremblements de terre en Suisse.

La Confédération souhaite continuer à renforcer la mitigation des tremblements de terre : lors de sa séance du 11 décembre 2020, le Conseil fédéral a donc approuvé son Programme de mesures 2021 à 2024. Au cours des quatre prochaines années, il est notamment prévu d’intensifier la planification préventive pour les tremblements de terre et l’assurance qualité des constructions parasismiques. Des connaissances approfondies sur les risques sismiques en Suisse sont désormais disponibles et accessibles au public. Toutefois, il subsiste une grande incertitude quant aux dommages pouvant affecter les personnes et les biens en cas de tremblement de terre, car l’influence du sous-sol local et la vulnérabilité des bâtiments ne sont pas encore suffisamment connues et disponibles dans toute la Suisse. C’est pourquoi le SED, en collaboration avec l’Office fédéral de l’environnement et l’Office fédéral de la protection de la population, développe actuellement un modèle de risque sismique pour la Suisse qui sera publié en 2022. Ce modèle doit à l’avenir servir de base à la Confédération et aux cantons pour obtenir une vue d’ensemble rapide des dommages possibles en cas de tremblement de terre. Il s’appuie sur l’évaluation régulièrement mise à jour de l’aléa sismique, prend en compte l’influence du sous-sol local ainsi que la vulnérabilité et la valeur des bâtiments et des infrastructures. Le modèle de risque sismique peut également être utilisé par des entreprises privées telles que les compagnies d’assurance pour améliorer leurs évaluations et leurs services.

Pour de plus amples informations :

03/12/2020

[Disponible en DE] Neuer CAS Kurs

Bis am Sonntag, 20. Dezember 2020, können sich Interessierte für den Kurs «Erdbebensicherheit im integralen Naturgefahrenmanagement» anmelden. Dieser Kurs ist Teil des «CAS ETH in Angewandten Erdwissenschaften» (Certificate of Advanced Studies), kann aber auch als Einzelkurs besucht werden.

Kursdaten: 08. und 09. sowie 11. und 12. Februar 2021, online (Zoom)

Die Teilnehmenden erhalten einen Überblick, wie die Disziplinen Seismologie, Geologie und Erdbebeningenieurwesen bei der Bewertung der seismischen Gefährdung und Schadensminderung durch erdbebensicheres Bauen ineinandergreifen. Verschiedene Methoden zur Standortcharakterisierung sowie die zur erdbebensicheren Projektierung und Überprüfung von Bauwerken notwendigen Eingabedaten und Richtlinien werden im Kurs beleuchtet. Die Teilnehmenden lernen, den Umgang mit der Erdbebengefährdung im Rahmen des integralen Naturgefahrenmanagements einzustufen und setzen sich mit der Problematik erdbebeninduzierter Naturereignisse auseinander.

Die Kurse der Modulgruppe Geo-Risiken werden in Zusammenarbeit mit dem Schweizerischen Erdbebendienst organisiert und durchgeführt.

Weiterführende Informationen:

[Disponible en DE] Neuer CAS Kurs

10/11/2020

Nouveau séisme près d’Elm (GL) ressenti dans une grande partie de la Suisse

Ce mardi, 10 novembre 2020, à 13 heures 53 (heure locale), un séisme de magnitude 3.9 s’est produit au sud-ouest d’Elm, dans une profondeur de seulement 1 km.

Les secousses ont été ressenties surtout dans la vallée de la Sernf, d’Elm à Schwanden et jusqu’à Glaris. Mais le séisme a aussi été ressenti à plus grande distance et nous a même été signalé de Schaffhouse.

Peu de temps après le séisme, nous avons reçu environ 190 témoignages de ressenti. Pour un séisme de cette magnitude, des dégâts ne sont pas probables et le SED n'a jusqu’ici pas reçu de tels témoignages.

Cet évènement est actuellement le deuxième plus grand dans la séquence de séismes qui a produit des séismes ressentis déjà au printemps et en octobre de cette année. Le séisme d’aujourd’hui s’est produit dans la partie occidentale de la séquence (le carré noir dans la figure). Le dernier séisme de cette séquence à être largement ressenti avait une magnitude de 4.4 et s’est produit le 25 octobre (voir aussi les articles du 25 et 27 octobre). Depuis ce séisme, le Service Sismologique Suisse à l’ETH de Zurich a enregistré 194 séismes dans cette séquence. Environ 10 ont atteint une magnitude de 2.5 et étaient nettement ressentis par la population dans les communes environnantes.

31/10/2020

[Disponible en DE] Erdbeben in der östlichen Ägäis

Am 30. Oktober hat sich um 11:51 (UTC) (12:51 Schweizer Zeit) ein Erdbeben der Magnitude 7.0 bei der griechischen Insel Samos vor der westtürkischen Küste ereignet. Das Epizentrum lag rund 65 km süd-südwestlich von der Stadt Izmir mit rund 2.5 Mio. Einwohnern und rund 15 km nördlich von der Stadt Néon Karlovasion auf Samos, in einer Tiefe von etwa 12 km. Das Beben ereignete sich auf einer West-Ost ausgerichteten Störung als Abschiebung (normal faulting). Nach bisherigen Auswertungen ist die Bruchfläche ca. 40 km lang und erstreckt sich über 20 km Tiefe in der Erdkruste.

Das Ereignis war eines der grössten instrumentell aufgezeichneten Erdbeben in der östlichen Ägäis. Das bisher grösste instrumentell gemessene Erdbeben in der Region mit einer Magnitude von 7.7 ereignete sich im Jahr 1956 bei Santorin, etwa 200 km südlich des gestrigen Bebens.

Durch das Aufeinanderteffen der Afrikanischen Platte mit der Eurasischen Platte ist die östliche Mittelmeerregion grundsätzlich eine seismisch sehr aktive Zone, wo starke Erdbeben keine Seltenheit sind. Die Region des gestrigen Bebens ist dabei von Nord-Süd gerichteter Extension geprägt, was mit dem Mechanismus des Bebens gut übereinstimmt.

Laut Medienberichten sind durch die Erschütterungen dutzende Häuser eingestürzt und bisher sind mindestens zwei Dutzend Tote und mehr als 800 Verletzte bekannt. Aufgrund des Bebens wurde eine Tsunamiwarnung ausgelöst, und wie Videoaufnahmen zeigen, haben kleinere Tsunamis die küstennahen Gebiete von Izmir und an anderen Orten der türkischen Küste wie auch auf Samos getroffen.

[Disponible en DE] Erdbeben in der östlichen Ägäis

27/10/2020

La séquence de séismes de Glaris à nouveau active

Le dimanche soir 25 octobre 2020, une séquence de tremblements de terre qui avait déjà provoqué des séismes notables au printemps de cette année dans le Sernftal (au sud-ouest d'Elm, GL) s’est réactivée. La secousse la plus forte jusqu’ici, d'une magnitude de 4.4, s'est produite dans la soirée de dimanche à 20:35. Elle a été clairement ressentie dans toute la Suisse orientale. Le Service sismologique suisse de l'ETH de Zurich (SED) a ensuite enregistré de nombreuses répliques, dont certaines ont également été ressenties. La plus forte de ces répliques s'est produite à 20:43 et a atteint une magnitude de 3.6.

Le graphique ci-dessus montre l'évolution de l'activité sismique depuis la réactivation le 25 octobre au soir jusqu'au 26 octobre à 2 heures du matin. La figure contient des séismes qui ont déjà pu être localisés manuellement (indiqués en rouge), certaines de ces répliques ayant été également ressenties localement. En outre, plusieurs centaines de très petits événements sont affichés (en bleu), qui ont été identifiés par une comparaison systématique des sismogrammes à l'aide d'une méthode dite de "template-matching". Les sismogrammes de ces petites secousses montrent des caractéristiques similaires à celles des événements plus forts enregistrés de manière standard et peuvent donc être ainsi repérées assez facilement. Ces très petits événements montrent comme l'activité des répliques a diminué lentement mais régulièrement après le choc principal.

Comme mentionné dans l'introduction, les tremblements de terre de la nuit 25 au 26 octobre se sont produits dans le cadre d'une séquence de séismes connue, déjà active au printemps 2020. Le séisme le plus fort de cette première phase, avec une magnitude de 3.1, a eu lieu le 26 mai 2020. En raison de cette séquence, le SED avait temporairement densifié son réseau de surveillance dans la région d'Elm, ce dont bénéficie l’interprétation de la série actuelle de séismes. Nous sommes en train d'installer une autre station dans la région. Les séismes se produisent le long d'une zone de faille presque verticale, orientée approximativement d'est en ouest. Cette faille est probablement aussi responsable de la "séquence Steinibach" qui s'est produite en 1987. Selon les connaissances actuelles, la faille se situe probablement dans la zone de transition entre le socle cristallin du massif de l'Aar et les couches de la couverture sédimentaire, à une profondeur d'environ 1 à 2 kilomètres.

De telles séquences - c'est-à-dire des accumulations temporelles de séismes dans une zone définie - sont régulièrement observées en Suisse. Il n'est pas rare non plus qu’elles soient actives par phases, des phases qui sont séparées par des périodes plus calmes. En règle générale, le nombre et l'intensité des tremblements de terre diminuent avec le temps, mais dans de rares cas, un séisme majeur peut se produire en cours de séquence. La région d'Elm présente une sismicité moyenne en comparaison nationale ; elle est située dans la zone sismique 2 des normes de construction parasismique de la SIA, qui ont été récemment mises à jour.

Immédiatement après la secousse principale, notre site web a signalé pendant une courte période un tremblement de terre d'une magnitude de 2.7 à Gelterkinden (BL). Il s'agit d'une erreur de localisation due aux nombreuses répliques de la séquence d’Elm qui se sont partiellement chevauchées. La première localisation automatique du séisme et le message correspondant sont disponibles dans un délai d'une minute après la secousse. Dans de rares cas, il est possible que les évaluations automatiques soient erronées. C'est la raison pour laquelle tous les localisations des séismes sont ensuite vérifiées et affinées manuellement par des sismologues ou corrigées si nécessaire. En règle générale, cela se fait dans l'heure qui suit un tremblement de terre.

Directement après le séisme de magnitude 4.4, nos serveurs web ont reçu un nombre extrêmement élevé de demandes, ce qui a entraîné à court terme une surcharge du site. Dès qu'un tremblement de terre est ressenti, le nombre de consultations monte en flèche ; dans la minute qui a suivi le séisme de magnitude 4.4, le nombre de consultations a déjà grimpé à 80’000. Les services sismologiques du monde entier sont confrontés à ces pics de trafic soudains, et nous nous efforçons constamment d'accroître la capacité de nos infrastructures afin d'éviter autant que possible de telles surcharges. Les informations sur les tremblements de terre actuels peuvent être trouvées non seulement sur notre site web mais aussi à tout moment sur notre canal Twitter (@seismoCH_F), sur l'application MétéoSuisse et sur dangers-naturels.ch.

25/10/2020

Plusieurs tremblements de terre ressentis près d'Elm (GL)

Plusieurs tremblements de terre, dont certains clairement perceptibles par la population, se sont produits près d'Elm (GL), le dimanche 25 octobre 2020. La plus forte secousse, avec une magnitude de 4.4 sur l'échelle de Richter, a secoué la Suisse orientale à 20:35. Le séisme s'est produit relativement près de la surface, à une profondeur de quelques kilomètres seulement. Le Service sismologique suisse (SED) de l'ETH Zurich a reçu plus d'une centaine de témoignages de ressenti dans l’heure qui a suivi le tremblement de terre. Pour un séisme de cette magnitude, des dégâts mineurs sont possibles à proximité de l’épicentre. Toutefois, le SED n'a jusqu’ici pas reçu de tels témoignages.

L’activité sismique a continué en fin de soirée de dimanche, avec de nouveaux tremblements de terre dont certains ont été ressentis par la population. De telles répliques se produisent généralement après un séisme important. Habituellement, la fréquence et la force de ces répliques diminuent avec le temps. D'autres tremblements de terre d'une magnitude similaire ou même supérieure à celle du plus fort séisme à ce jour sont peu probables, mais ne peuvent être exclus. En Suisse, des tremblements de terre d'une magnitude de 4 ou plus se produisent en moyenne une fois tous les un à deux ans. Le dernier tremblement de terre d'une magnitude comparable dans cette région s'est produit le 6 mars 2017 à Urnerboden.

Plusieurs tremblements de terre ressentis près d'Elm (GL)

24/09/2020

Adaptation des normes de construction sismiques

Les ouvrages conçus selon des exigences parasismiques offrent la meilleure protection contre les effets d’un tremblement de terre. En Suisse, la structure de tels ouvrages est définie par la norme 261 « Actions sur les structures porteuses » de la Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA). Une version révisée est récemment entrée en vigueur. Elle tient compte des nouvelles données du modèle d’aléa sismique mis à jour en 2015 par le Service Sismologique Suisse (SED) de l’ETH Zurich. Les ajustements les plus importants concernent la carte de zonage sismique ainsi que les spectres de réponse pour les différentes classes de sol de fondation. Afin de mieux protéger les bâtiments d’infrastructure vitale (classe d’ouvrages III, par exemple les hôpitaux de soins aigus), les facteurs nécessaires à la vérification de leur sécurité porteuse et de leur aptitude au service ont par ailleurs été légèrement augmentés.

Sur la base de la carte de l’aléa à petite échelle, la carte de zonage sismique divise la Suisse en cinq zones où s’appliquent des exigences différentes en matière de construction parasismique. Elle comporte donc désormais une zone de plus qu’auparavant. En outre, les limites des zones ont été corrigées en tenant compte des conclusions du modèle d’aléa sismique actualisé.

Les ingénieurs utilisent les spectres de réponse pour déterminer comment les ouvrages doivent être conçus sur différents sous-sols (divisés en classes de sols de fondation pour les normes). À partir de ces spectres de réponse, ils définissent les mesures nécessaires pour construire un ouvrage en conformité avec les normes en fonction de la géologie du sous-sol sur le site considéré. L’adaptation des spectres de réponse dans la version révisée est basée sur une analyse approfondie d’enregistrements de tremblements de terre dans de nombreuses stations sismiques en conjonction avec des mesures géophysiques qui ont déterminé les caractéristiques locales du sous-sol à l’emplacement de ces stations. La norme tient compte du fait que les accumulations de sédiments meubles amplifient les ondes sismiques. Par conséquent, les ouvrages bâtis sur ces sites doivent être conçus pour des mouvements du sol plus importants.

En Suisse, c’est aux cantons qu’il incombe de vérifier le respect des normes de construction. Certaines lois cantonales imposent explicitement la conformité aux normes SIA en vigueur ou mentionnent des exigences spécifiques aux tremblements de terre dans le cadre de la procédure de permis de construire. Dans d’autres cantons, cette mise en œuvre n’est pas explicitement réglementée par la loi et n’est pas non plus contrôlée. Selon l’Office fédéral suisse de l’environnement, les coûts supplémentaires pour la construction parasismique d’un nouveau bâtiment, si elle est intégrée dans les études à un stade précoce, s’élèvent au maximum à un pour cent de l’enveloppe globale.

Pour de plus amples informations

Constructions parasismiques

Aléa sismique Suisse

Norme SIA 261

Adaptation des normes de construction sismiques

20/08/2020

Le portail sur les dangers naturels fait peau neuve – pour que la Suisse soit informée

Les tremblements de terre ne sont pas le seul danger naturel à prendre au sérieux pour la Suisse. Sur le plan topographique et géographique, la Suisse est soumise à des dangers naturels graves et hétérogènes. Quand des tempêtes balayent la Suisse, que des forêts brûlent ou que des avalanches dévalent les pentes, la population doit être avertie à temps. Les avis relatifs aux tremblements de terre doivent atteindre la population le plus rapidement possible. C’est une tâche qui incombe aux services spécialisés dans les dangers naturels de la Confédération. Le portail des dangers naturels www.dangers-naturels.ch contient des informations actuelles sur les dangers naturels. Les services spécialisés ont remanié le portail des dangers naturels. Il a été quelque peu modifié et amélioré.

La Suisse est de plus en plus exposée à des événements naturels pouvant mettre en danger la vie des habitants et l’infrastructure. Les services spécialisés dans les dangers naturels de la Confédération se sont regroupés afin d’informer, d’avertir et de protéger comme il se doit la population dans de telles situations de crise. Ils avertissent en cas de tempêtes, fortes précipitations et chutes de neige, verglas sur les routes, gel au sol, chaleur, orages, incendies de forêts, inondations, avalanches et émettent des avis sur les tremblements de terre actuels.

Afin d’atteindre le plus grand nombre possible de personnes lors d’un événement naturel et de leur fournir des informations homogènes, les services spécialisés exploitent ensemble le portail des dangers naturels. Ils publient les avertissements et les avis sur les dangers naturels sur ce site Internet ainsi que sur l’appli de MétéoSuisse. La population dispose ainsi d’informations fiables et consolidées sur les situations et événements actuels en matière de dangers naturels.

Le portail des dangers naturels remanié présente des modifications de la représentation des dangers et des visualisations des recommandations de comportement à adopter. Les cours d’eau et les lacs d’intérêt national sont par exemple désormais dotés d’un code couleur selon leur état d’alerte et sont donc mieux visibles. La représentation du danger d’incendie de forêt suit désormais les frontières des cantons. De plus, des pictogrammes sur les principales recommandations de comportement facilitent la compréhension.

Les services spécialisés dans les dangers naturels de la Confédération sont convaincus que ces modifications permettent à la population suisse de trouver les informations pertinentes encore plus facilement et de mieux les comprendre avant ou pendant un événement lié à des dangers naturels.

L’Office fédéral de l'environnement OFEV, l’Office fédéral de la météorologie et de la climatologie MétéoSuisse, le WSL – Institut pour l’étude de la neige et des avalanches SLF, le Service Sismologique Suisse SED de l’ETZ Zurich et l’Office fédéral de la protection de la population OFPP informent et avertissent la population, les médias et les autorités en cas de menaces de dangers naturels sur mandat officiel de la Confédération. Dans des situations critiques, les services spécialisés dans les dangers naturels collaborent particulièrement étroitement, coordonnent leurs prévisions et avertissements et établissent des bulletins sur les dangers naturels et communiqués de presse communs.

De plus amples informations sont disponibles sur le site www.dangers-naturels.ch.

Ce texte a été adapté d’un article du blog de MétéoSuisse avec l’aimable autorisation de l’auteur.

Le portail sur les dangers naturels fait peau neuve – pour que la Suisse soit informée

13/08/2020

Tremblement de terre près de Zermatt

Le mercredi 12 août 2020 à 23h15 (heure locale), à environ 3 km à l'ouest de Zermatt (VS), un tremblement de terre de magnitude 3.0 s'est produit à une faible profondeur d'environ 3 km.

La secousse a été presque exclusivement ressentie dans la zone proche de l'épicentre, donc principalement à Zermatt même. Les témoignages collectés sur le site web du Service sismologique suisse de l'ETH Zurich font état de vibrations courtes et pas particulièrement effrayantes. En règle générale, il ne faut pas s'attendre à des dommages lors d'un tremblement de terre de cette ampleur.

Le Valais est la région de Suisse où l’aléa sismique est le plus élevé, mais dans le Valais lui-même, la vallée de Saas et le Mattertal ne font pas partie des zones les plus exposées. Le dernier tremblement de terre ressenti dans la région s'est produit le 21 juin 2018, à 10 km à l'est de Zermatt. Il avait une magnitude de 2.6.

Tremblement de terre près de Zermatt

11/07/2020

[Disponible en IT / DE] Sisma tra Locarno e Bellinzona

Sabato 11 luglio 2020, un sisma si è verificato a nord del Piano di Magadino tra Locarno e Bellinzona alle 13:53 (ora locale) con una magnitudo di 2.9 e una profondità di circa 14 km.

Il terremoto è stato ampiamente avvertito, in particolare a Bellinzona e a Giubiaso. Nell’ora successiva al sisma, il SED ha ricevuto oltre 80 segnalazioni di rilevamento. Nessun danno è atteso da un terremoto di questa forza.

Sebbene meno attivo del Vallese, anche in Ticino possono verificarsi occasionalmente terremoti. L’ultimo sisma avvertito nella regione è stato il 1 maggio 2010 con una magnitudo di 2.6 vicino a Lodrino.

[Disponible en IT / DE] Sisma tra Locarno e Bellinzona

28/05/2020

Séquence toujours active dans le canton de Glaris

Depuis le mardi 26 mai 2020, une séquence de séismes est active à l’ouest d’Elm, dans le Sernftal (GL). Elle a débuté à 07h50 (heure locale) avec un tremblement de terre de magnitude 3.1 (cf. contribution précédente). Depuis et jusqu’au jeudi midi 28 mai, le service sismologique suisse (SED) à l’ETH de Zurich a pu, grâce à son réseau de stations, localiser précisément 13 autres séismes. Les deux plus forts, de magnitudes 2.9 et 2.8, mercredi à 02h55 et à 09h11, ont été ressentis faiblement près de l’épicentre.

La figure montre l’évolution temporelle de l’activité sismique. Le graphique contient d’une part 22 séismes localisés (bordés de rouge, parmi eux neuf événements de qualité de localisation moindre et ne faisant pas partie du catalogue officiel) et d’autre part de plus petits séismes. Ces derniers ont pu être déterminés a posteriori par une comparaison systématique des formes d’ondes, chacun de ces petits séismes présentant une configuration semblable à celle de ceux qui ont été enregistrés par l’approche classique. Cette méthode du « template-matching » est actuellement étudiée et améliorée au SED. Elle permet de mieux comprendre encore de telles séquences.

Il a déjà été fait mention dans la contribution précédente de la proximité à l’essaim de séismes de Urnerboden en 2017. Plus proche encore, un séisme de mangitude 3.8 s’est produit près de Linthal le 17 mars 2001. Dans la zone de la séquence en cours, le SED avait déjà enregistré en été 1987 une série similaire. Elle contenait 34 séismes, dont le plus fort avait une magnitude de 2.4, et a duré exactement un mois. Une relocalisation relative des tremblements de terre les uns par rapport aux autres avait montré qu’ils s’étaient tous produits le long d’une faille subverticale orientée est-ouest. Le mouvement était dextre : quel que soit le côté de la faille sur lequel on se trouve, le côté opposé se déplace vers la droite.

Des premières investigations, encore préliminaires, des séismes enregistrés jusqu’ici semblent indiquer une géométrie de faille presqu’identique, ce qui laisse supposer que le système de faille de 1987 a été réactivé. De telles failles orientées est-ouest (mais aussi nord-sud) sont connues grâce à la géologie de surface dans cette région des Alpes. Comme pour la séquence de 1987, les premières analyses indiquent une relativement faible profondeur des séismes. Avec une profondeur estimée à 2 km environ (sous le niveau de la mer), ils se situent dans la zone de contact entre la couverture sédimentaire visible en surface et le socle cristallin. À cause de l’incertitude qui entache la détermination des profondeurs, une origine géologique plus précise n’est pas encre possible.

Bien que l’activité sismique se soit un peu estompée ces dernières 24 heures, il est difficile de se prononcer sur l’activité sismique à laquelle il faut s’attendre ces prochains jours et ces semaines. L’expérience montre que de telles séquences peuvent évoluer de manières très variées. Il est ainsi toujours possible, même si peu probable, que d’autres séismes encore plus forts se produisent. On peut rappeler que de manière générale, des séismes forts, de magnitude 6 ou plus, sont certes rares, mais qu’ils peuvent se produire en Suisse à tout endroit et à tout moment. En moyenne, il faut compter en Suisse avec un tremblement de terre de magnitude d’environ 6 tous les 50 à 150 ans.

19/05/2020

Séisme près de Sion

Le mardi 19 mai 2020, à 8h10, un tremblement de terre de magnitude 2,1 s'est produit dans la vallée du Rhône, à l’est de Sion (VS). La profondeur du séisme était d'environ 6 km. Malgré sa magnitude relativement faible, le tremblement de terre peu profond a été ressenti par de nombreuses personnes: dans les deux heures qui ont suivi le séisme, le Service sismologique suisse  a reçu environ 80 témoignages de ressenti la plupart en provenance de Sion même et tous limités à un rayon de 10 km autour de l’épicentre. La vallée du Rhône est une région qui présente l'un des plus grands aléas sismiques de Suisse.  

Séisme près de Sion

07/04/2020

Projet géothermique de Haute-Sorne – le canton envisage de révoquer son autorisation

Dans la commune jurassienne de Haute-Sorne, un projet de production d'électricité par géothermie profonde était prévu. Après qu'un tremblement de terre d'une magnitude de 5,5 se soit produit près de la ville sud-coréenne de Pohang en novembre 2017 (voir l'article du 24 mai 2019 pour un aperçu), le canton du Jura avait à nouveau soulevé la question du risque sismique associé au projet jurassien. Le séisme coréen a en effet été déclenché par un projet de géothermie profonde pétrothermale à proximité immédiate. À la demande du canton, Geo-Energie Suisse AG (GES), qui prévoit et entend exploiter le projet de Haute-Sorne, a réexaminé son évaluation des risques à la lumière des conclusions tirées des événements coréens. Par la suite, le Service sismologique suisse (SED) de l'ETH Zurich a été mandaté par le canton pour juger de l'évaluation actualisée des risques par GES.

Le 6 avril 2020, le canton du Jura a publié le rapport du SED et a annoncé sa décision quant à la suite qu’il entend donner au projet de géothermie profonde à Haute-Sorne. Il va ouvrir une procédure pouvant mener à la révocation de l'arrêté à la base du plan spécial et ainsi au retrait de de l’autorisation qu’il a accordée à GES. Toutes les informations sont publiées sur la page suivante : https://www.jura.ch/CHA/SIC/Centre-medias/Communiques-2020/Le-Gouvernement-envisage-de-revoquer-l-arrete-d-approbation-du-plan-special-cantonal-Projet-pilote-de-geothermie-profonde-a-Ha.html#

Projet géothermique de Haute-Sorne – le canton envisage de révoquer son autorisation

24/02/2020

La sismicité en Mars

Quinze mois après l’atterrissage réussi de la mission InSight de la NASA sur Mars, les premières analyses scientifiques des chercheurs de l’ETH Zurich et de leurs partenaires révèlent que la planète est active sur le plan sismique. Les données enregistrées permettent de mieux connaître l’intérieur de Mars, le but premier de la mission InSight.

Le 26 novembre 2018, l’atterrisseur InSight de la NASA s’est posé sans encombre dans la région martienne d’Elysium Planitia. Soixante-dix journées martiennes plus tard, le sismomètre SEIS de la mission a commencé à enregistrer les vibrations de la planète. Une équipe de chercheurs et d’ingénieurs de l’ETH Zurich, dirigée par le professeur Domenico Giardini, a fourni l’électronique de contrôle du SEIS et a la responsabilité du Service des tremblements de Mars. Avec l’arrivée des premières données, ce service, assuré par les chercheurs du Service Sismologique Suisse à l’ETH de Zurich en collaboration avec le groupe Sismologie et géodynamique, a pris son régime de croisière. Les données arrivant quotidiennement sont analysées et interprétées. Car en réalité, seule une fraction des données est automatiquement envoyée vers la Terre, en raison des limitations de transmission. Dès que le Service des tremblements de Mars identifie des caractéristiques particulières, il demande les données à pleine résolution et les étudie dès leur arrivée. Le journal Nature Geoscience a publié une série d’articles sur les résultats obtenus par la mission durant les premiers mois de fonctionnement sur Mars.

Comme indiqué dans ces articles, InSight a enregistré 174 événements avant fin septembre 2019. Depuis lors, les mesures se sont poursuivies, et ont permis de détecter à ce jour plus de 450 tremblements de terre, qui n’ont pas encore été analysés en détail. Cela représente en moyenne un événement par jour. Ces données permettent aux chercheurs d’observer comment les ondes sismiques traversent la planète et de dévoiler ses caractéristiques internes, comme le feraient des rayons X en tomographie médicale. Avant l’arrivée sur Mars d’InSight, les chercheurs avaient élaboré un large éventail de modèles possibles pour représenter la structure interne de la planète rouge. Après seulement quelques mois, les tremblements de Mars enregistrés ont conduit à affiner la compréhension de la structure de la planète et à réduire les incertitudes.

Les tremblements de Mars sont similaires aux événements sismiques que nous observons sur Terre, bien qu’ils soient généralement de magnitude inférieure. Les 174 tremblements de Mars enregistrés peuvent être classés en deux familles : l’une comprend 24 événements de basse fréquence d’une magnitude comprise entre 3 et 4, tel que documenté dans les articles, avec des ondes se propageant à travers le manteau martien. L’autre comprend 150 événements de magnitude inférieure, avec un foyer moins profond et des ondes haute fréquence piégées dans la croûte martienne. « Les tremblements de Mars présentent des caractéristiques déjà observées sur la Lune à l’époque d’Apollo, avec une durée prolongée du signal (10 à 20 minutes) en raison des propriétés de diffusion de la croûte martienne », explique Domenico Giardini, professeur à l’ETH. Il précise cependant qu’en général, l’interprétation des données des tremblements de Mars est très difficile et dans la plupart des cas, il est seulement possible d’identifier la distance, mais pas la direction d’où les ondes arrivent.

InSight ouvre une nouvelle ère de sismologie planétaire. Les performances du SEIS ont dépassé jusqu’à présent les attentes, compte tenu des conditions difficiles sur Mars, caractérisées par des températures oscillant quotidiennement entre -80 à 0 degrés Celsius et par de fortes variations de vent. Effectivement, vent forts secouent pendant la journée l’atterrisseur InSight et son instrumentation, en créant un fort niveau de bruit ambiant. Cependant, au coucher du soleil, les vents se calment, ce qui permet ensuite d’enregistrer des données sismiques avec le plus faible bruit ambiant jamais recueillies dans le système solaire. C’est pourquoi la plupart des évènements sismiques détectés sur Mars par le SEIS se sont déroulés pendant les heures calmes de la nuit. Cet environnement difficile demande donc de bien faire la distinction entre des séismes et des signaux induits par les mouvements de l’atterrisseur, d’autres instruments ou des perturbations atmosphériques.

Le martèlement de l’instrument HP3 (une autre expérience InSight) et le passage rapproché des tourbillons (diables de poussière) enregistrés par le SEIS, permettent de cartographier les propriétés physiques des couches superficielles du sol juste en dessous de la station. Nous savons désormais que le SEIS a atterri sur une couche de sable de quelques mètres d’épaisseur, au milieu d’un ancien cratère d’impact de 20 m de diamètre. A des profondeurs plus importantes, la croûte martienne a des propriétés semblables à celles des socles cristallins sur Terre, mais semble plus fracturée. La propagation des ondes sismiques suggère que leur atténuation par le manteau supérieur est plus importante à celle du manteau inférieur.

InSight a atterri dans une région sismiquement plutôt calme de Mars, car aucun événement n’a été enregistré jusqu’à présent à proximité de la station. Les trois évènements les plus importants ont été localisés dans la région de Cerberus Fossae, à environ 1 500 km. Il s’agit d’un système tectonique de graben, provoqué par le poids d’Elysium Mons, le plus grand volcan de la zone d’Elysium Planitia. Cela prouve bien que l’activité sismique sur Mars n’est pas seulement la conséquence du refroidissement et donc de la contraction de la planète, mais qu’elle est aussi induite par les contraintes tectoniques. L’énergie sismique totale libérée sur Mars se situe entre celle de la Terre et celle de la Lune.

Le SEIS, complémentaire des autres mesures InSight, a également fourni des données utiles pour mieux comprendre les processus météorologiques sur Mars. La sensibilité de l’instrument aussi bien au vent qu’à la pression atmosphérique a permis d’identifier les phénomènes météorologiques caractéristiques de Mars, notamment les nombreux tourbillons de poussière qui passent à proximité de l’engin spatial chaque après-midi.

Des résultats plus détaillés de l’analyse sismique et d’autres constatations de la mission InSight sont disponibles dans la série d’articles récemment publiés dans Nature Geoscience : The seismicity of Mars, Crustal and time-varying magnetic fields at the InSight landing site on Mars, The atmosphere of Mars as observed by InSight, Initial results from the InSight mission on Mars

En savoir plus sur la mission InSight de la NASA : https://mars.nasa.gov/insight/ et sur l’implication de l’ETH Zurich dans InSight : www.insight.ethz.ch

La sismicité en Mars

25/01/2020

Séisme près du Val de Tourtemagne (VS)

Un séisme de magnitude 3.0 s‘est produit le samedi 25 janvier 2020 à 20:13 (heure locale) à une profondeur d’environ 4 km au-dessous du Val de Tourtemagne (VS), entre le val d’Anniviers et la vallée de Zermatt.

La secousse a été nettement ressentie, surtout dans la vallée du Rhône et la vallée de Zermatt.  Plus de 100 signalements nous sont parvenus dans l’heure qui a suivi le séisme. On ne s'attend pas à des dégâts pour un séisme de cette magnitude.

Peu de temps avant, à 20:07 (heure locale), un séisme de magnitude 2.4 s’était produit environ 4 km à l’ouest de Realp (UR), mais n’a guère été ressenti. Les deux séismes n’ont pas de relation causale.

Séisme près du Val de Tourtemagne (VS)

24/07/2020

La pandémie de COVID-19 fait chuter le bruit sismique de par le monde

Des recherches récemment publiées dans la revue Science ont montré que les mesures de confinement visant à lutter contre la propagation de la COVID-19 ont entraîné une réduction de 50% du bruit sismique à l'échelle mondiale entre le début et le milieu de l'année 2020. En Suisse, des chercheurs du Service Sismologique Suisse (SED) de l'ETH Zurich ont également pu identifier ce phénomène, comme annoncé dans un précédent article en avril 2020. Le SED a donc participé à cette nouvelle étude internationale, à laquelle ont collaboré au total 76 auteurs issus de 66 instituts dans 27 pays.

En analysant des séries de données sur plusieurs mois et années, provenant de plus de 300 stations sismiques à travers le monde, l'étude, dirigée par le Dr Thomas Lecocq de l'Observatoire royal de Belgique, a pu montrer comment le bruit sismique a diminué dans de nombreuses régions du monde depuis le début des mesures de confinement. Les chercheurs ont pu visualiser la "vague de calme" qui en a résulté, se déplaçant à travers la Chine, puis en Italie, et dans le reste du monde. Cette diminution du bruit sismique montre l'effet total des mesures d'éloignement physique et social, de la réduction de l'activité économique et industrielle et de la baisse du tourisme et des voyages. La période de réduction du bruit sismique anthropique mondial en 2020 est la plus longue et la plus importante jamais enregistrée.

Traditionnellement, les sismologues se concentrent sur la mesure et l'analyse des ondes sismiques provoquées par les tremblements de terre. Cependant, les vibrations à haute fréquence (le bourdonnement) de l'activité humaine contaminent les enregistrements sismiques provenant de sources naturelles. Les déplacements à pied, en voiture et en train, mais aussi l'industrie lourde et les travaux de construction génèrent des signaux sismiques particuliers dans le sous-sol qui affectent l'enregistrement des phénomènes naturels. Les plus fortes réductions de bruit sismique dues au confinement ont été constatées dans les zones urbaines, mais l'étude a également observé ces effets sur des capteurs installés à des centaines de mètres sous la surface et dans des zones plus isolées, comme en Afrique subsaharienne. En outre, les chercheurs ont constaté une forte corrélation entre la réduction du bruit sismique et des indicateurs de mobilité humaine fournit par les téléphones portables.

En Suisse, les stations appartenant au réseau suisse de détection des mouvements forts (SSMNet) ont notamment montré des effets similaires. Beaucoup de ces stations de mesure sont situées dans des zones urbaines et une réduction significative du bruit sismique a été enregistrée à Lugano, Martigny, Zurich, Bâle et Genève, entre autres. Depuis que le confinement a été déclaré à la mi-mars, les niveaux de bruit sismique dans ces villes ont été presque aussi bas les jours ouvrables que pendant les week-ends précédant le début du confinement. Entre-temps, le bruit sismique est revenu à des niveaux presque normaux en Suisse et dans la plupart des pays analysés dans l'étude.

La période de diminution du bruit sismique de 2020 permettra-t-elle de détecter de nouveaux types de signaux ? L'étude a montré pour la première fois que les signaux sismiques d'origine naturelle précédemment occultés, surtout pendant la journée, apparaissaient beaucoup plus clairement sur les capteurs sismiques des zones urbaines pendant le confinement. En Suisse, l'effet global est une diminution du seuil de détection des tremblements de terre d'environ 0,1 à 0,2 unités de magnitude dans tout le pays, pour de nombreuses zones urbaines cette diminution est encore plus importante avec 0,3 unités de magnitude. 

Le Dr Frédérick Massin, sismologue du SED et co-auteur de l'étude, déclare que les chercheurs espèrent que leurs travaux donneront lieu à d'autres recherches sur la réduction du bruit sismique. L'un des principaux objectifs sera de trouver des signaux générés par les tremblements de terre et les volcans mais qui étaient auparavant indétectables. En raison de l'urbanisation croissante et de l'augmentation des populations, il devient plus important que jamais de caractériser les bruits anthropiques (d'origine humaine) afin que les sismologues puissent mieux écouter la Terre, en particulier dans les villes, et surveiller les mouvements du sol sous nos pieds.

Plus d'informations : https://science.sciencemag.org/lookup/doi/10.1126/science.abd2438

23/06/2020

Séisme ressenti près de Vallorcine (F)

Un séisme de magnitude 3.8 s‘est produit le mardi 23 juin 2020 à 08:25 (heure locale) à une profondeur d’environ 5 km près de Vallorcine (F), à la frontière franco-suisse.

La secousse a été nettement ressentie, surtout dans la vallée du Rhône, de Sion jusqu’au lac Léman.  Plus de 250 témoignages de ressenti nous sont parvenus dans l’heure qui a suivi le séisme. On ne s'attend pas à des dégâts pour un séisme de cette magnitude.

Depuis un séisme de magnitude 4.9 le 8 septembre 2005, la région de Vallorcine a connu de nombreux séismes dont une quinzaine ont été ressentis par la population locale.

Séisme ressenti près de Vallorcine (F)

26/05/2020

Séisme dans les Alpes glaronnaises

Ce mardi 26 mai 2020 à 07h50 (heure locale), un séisme de magnitude 3.1 s’est produit dans le Sernftal, à 3 km à l’ouest d’Elm (GL), à une profondeur de 4 km environ. Il ne faut pas s’attendre à de dégâts pour un tremblement de terre de cette magnitude.

La secousse a été en partie clairement ressentie à proximité de l’épicentre. Le service sismologique suisse à l’ETH de Zurich n’a en revanche reçu presque aucun témoignage en provenance de distances supérieures à 20 km. 

Ces dernières années, des séismes ressentis se sont produits ici ou là dans la région. Le plus mémorable est celui du 6 mars 2017, d’une magnitude de 4.6 qui a ébranlé toute la Suisse centrale. Son épicentre était cependant situé à quelques 15 km à l’ouest de l’épicentre du séisme de ce matin, également à une profondeur de 4 km. On peut noter que la plupart des séismes dans cette région des Alpes se produisent à des profondeurs inférieures à 5 km, et donc relativement proche de la surface.

Séisme dans les Alpes glaronnaises

29/04/2020

Les mesures prises contre le COVID-19 réduisent le bruit sismique en Suisse

Les stations de mesure sismique enregistrent non seulement les ondes des tremblements de terre, mais aussi les vibrations d’autres origines, appelées bruit de fond sismique. Cette agitation constante de la Terre est en partie anthropogène, provoquée notamment par le trafic routier ou les activités industrielles qui font vibrer la croûte terrestre, généralement plus fort pendant la journée et moins fort la nuit et le week-end. Mais le vent, les vagues et les phénomènes météorologiques font aussi trembler la terre en permanence. Comme l’ont[1] montré des études internationales, le niveau du bruit de fond sismique d’origine humaine a diminué en de nombreux endroits depuis l’expansion de la pandémie de Corona. Les stations de surveillance enregistrent donc indirectement les effets du confinement et de la réduction concomitante de l’activité humaine. Ce phénomène est également constaté en Suisse par le Service Sismologique Suisse de l’ETH Zurich.

Aux stations du réseau national accélérométrique (SSMNet), souvent localisées dans des zones urbaines, le bruit de fond sismique a parfois diminué de manière significative, par exemple à Martigny, Zurich, Bâle ou Genève. Dans ces villes, le bruit de fond pendant les jours ouvrables depuis l’avènement de cette situation exceptionnelle était presque aussi faible que d’habitude les week-ends avant le confinement. De même, les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche sont beaucoup plus calmes que d’habitude depuis le début du confinement : les soirs de week-end, les valeurs du bruit sismique sont revenues au niveau des soirées normales de semaine dans les villes. D’ordinaire, le bruit sismique est en général plus élevé pendant les nuits du week-end que pendant celles du lundi au vendredi.

Le bruit de fond n’est par contre que légèrement réduit pour les stations rurales ou alpines du réseau national à large bande (SDSNet), situées dans des zones beaucoup moins affectées par les vibrations du trafic routier, ferroviaire et d’autres activités humaines. Localement, cependant, des vents forts et certaines influences météorologiques peuvent également entraîner une augmentation du niveau de bruit de fond, comme cela a peut-être été le cas dans le nord-est de la Suisse au cours de la période étudiée (23 au 29 mars 2020).

En conséquence de cette situation exceptionnelle en Suisse, les stations de mesure peuvent désormais enregistrer des séismes légèrement moins forts, dont les signaux seraient autrement noyés dans le bruit de fond. Le confinement COVID-19 augmente donc la sensibilité de la surveillance des tremblements de terre dans certaines parties de la Suisse, mais cet effet n’est que de 0.1 à 0.2 unités de magnitude. À titre de comparaison, pendant la nuit, cette sensibilité est supérieure en moyenne d’environ 0.5 unités de magnitude à celle des heures de travail diurnes. Les nouvelles dates montrent que le bruit de fond sismique a encore légèrement augmenté ces derniers jours dans certaines stations. Toutefois, aucune déduction sur le respect du confinement ne peut être tirée de ces données.

18/03/2020

Séisme près de Vevey

Le mercredi 18 mars 2020 à 02:54:57, un tremblement de terre d'une magnitude de 2.6 s'est produit à 10 km à l'est de Vevey (VD). La profondeur du séisme était d'environ 9 km.

L'épicentre se trouvait près du hameau de Montbovon (FR). Le séisme a été ressenti par plusieurs personnes dans la région.

Au cours de l'année dernière, plusieurs tremblements de terre se sont produits dans la partie orientale de la région lémanique, la plupart du temps de faible intensité. Le plus fort séisme récent dans cette région était celui du 28 mai 2019 avec une magnitude de 4.2, à 13 km au sud-ouest de Vevey.

Séisme près de Vevey

17/02/2020

LabQuake : les études sismiques en laboratoire passent au niveau supérieur

Début février, un chargement étrange a été livré au Service Sismologique Suisse (SED) de l’ETH Zurich : une machine pesant 11 tonnes et mesurant 1 m x 2,4 m x 2,5 m. Celle-ci est destinée à soumettre des échantillons de roche, pouvant tenir dans la main, à de petits tremblements de terre dans les conditions qui règnent au sein de la croûte terrestre à 4-8 km de profondeur. Cet appareil a été baptisé LabQuake et il est installé dans le Rock Physics and Mechanics Laboratory sous la responsabilité de Claudio Madonna. LabQuake sera au cœur de la nouvelle orientation de recherches du SED – la sismologie en laboratoire – et permettra de mieux comprendre la physique des tremblements de terre, notamment ceux qui sont induits par des stimulations géothermiques profondes. Paul Selvadurai dirige le nouveau groupe de recherche sismologique en laboratoire.

Pour mieux comprendre les processus naturels, les scientifiques reproduisent souvent des phénomènes complexes en laboratoire, où ils peuvent contrôler l’environnement, reproduire les expériences et mettre en place des réseaux denses de capteurs. Avec LabQuake, ils induisent dans des échantillons de roche des dizaines de milliers de très petits tremblements de terre – des événements dits nanosismiques qui ne libèrent pas plus d’énergie qu’un seul battement d’ailes d’insecte – et observent comment ils évoluent, quels paramètres les contrôlent et pourquoi ils s’arrêtent. Pour ceci, LabQuake est équipé de capteurs divers, mesurant de manière très détaillée l’évolution de la nanosismicité, des contraintes et de la pression interstitielle dans l’échantillon de roche.

Unique au monde

LabQuake soumet des échantillons de roche inférieurs à 7,6 cm aux conditions dans lesquelles fonctionnent les centrales de géothermie profonde : des températures pouvant atteindre 170 °C et une pression de confinement de 170 MPa, soit à peu près 1678 atmosphères ou une colonne d’eau de 17,3 km de haut. La force maximale que les scientifiques peuvent appliquer sur les échantillons de roche équivaut au poids de 125 véhicules de taille moyenne (environ 2500 kN).

L’une des premières applications de LabQuake sera de reproduire des expériences sur des échantillons de roche collectés dans des laboratoires de recherche souterrains. LabQuake complète parfaitement les expériences à l’échelle du décamètre réalisées dans le cadre du projet In-situ Stimulation and Circulation (ISC) du Grimsel. Pour tester les hypothèses de ce projet, les scientifiques les ramènent à l’échelle de LabQuake. Ensuite, ils transposent leurs découvertes à une échelle supérieure et les appliquent à des expériences de terrain menées au sein du Bedretto Laboratory for Geoenergies. Ainsi, LabQuake comble le fossé entre les projets à différentes échelles et contribue à améliorer leur précision et leurs performances.

Le financement de LabQuake s’élève à quelque 1,2 million de francs suisses et a été assuré par le fonds start-up de la chaire du professeur Wiemer, avec des contributions du programme R'Equip du FNS, du programme d’équipement de l’ETH et du département des sciences de la terre.

Pour voir comment le LabQuake a été livré au SED, regardez ici la vidéo en accéléré.

LabQuake : les études sismiques en laboratoire passent au niveau supérieur

14/01/2020

Les séismes de l’année 2019 en Suisse

L’année dernière, le nombre de tremblements de terre ressentis en Suisse et dans les pays voisins a été deux fois plus élevé que la moyenne sur les années précédentes. Quelque cinquante des 1 670 tremblements de terre enregistrés ont fait l’objet d’au moins cinq notifications de ressenti de la part de la population auprès du Service Sismologique Suisse (SED) à l’ETH de Zurich. La majorité des tremblements de terre est associée à cinq séquences sismiques actives qui ont marqué 2019. L’une d’entre elles s’est produite dans le Valais, dans la région située entre Anzère et le col du Sanetsch. Les quatre autres ont eu lieu dans la zone frontalière avec la Suisse, près de Courmayeur (I), Novel (F), Constance (D) et Chamonix (F).

Les tremblements de terre se produisent souvent en Suisse sous forme de séquences, appelées aussi essaims de séismes, qui se caractérisent par une succession de séismes à un endroit précis. Ce qui est inhabituel l’année dernière, c’est le nombre de séquences de tremblements de terre très actives. Depuis le début de la surveillance moderne des tremblements de terre dans les années 1970, on n’avait jamais enregistré autant de séismes. Par conséquent, il y a eu plus de tremblements de terre ressentis que d’habitude. Les êtres humains peuvent ressentir un tremblement de terre en général à partir d’une magnitude de 2.5. Une telle répétition de tremblements de terre perceptibles s’est produite pour la dernière fois en 1964, lorsqu’une séquence prononcée avec des secousses d’une magnitude allant jusqu’à 5.3 s’est produite pendant plusieurs mois près de Sarnen (OW), en inquiétant grandement la population. Bien qu’un niveau d’activité sismique aussi élevé qu’en 2019 soit rare, il ne constitue ni une surprise ni une indication d’un aléa sismique accru dans les mois et les années à venir.

C’est un essaim de tremblements de terre dans le Valais qui a le plus attiré l’attention de la population, avec 16 séismes ressentis pour lesquels environ 2000 annonces de ressenti ont été reçues. Au cours de la première moitié de novembre, plus de 300 séismes se sont produits au nord de Sion entre Anzère et le col du Sanetsch, les deux plus importants d’une magnitude de 3.3. Les premières analyses indiquent que lors de cette séquence, plusieurs failles ont été activées simultanément, et se sont influencées les unes les autres. En revanche, l’activité sismique sur la presqu’île de Bodanrück près de Constance (D) est caractéristique d’une unique structure activée dans le sous-sol. Les tremblements de terre montrent tous un mécanisme similaire de fracture. Cet essaim avec un total de sept séismes perceptibles indique une structure de graben sismiquement active dans la région Hegau-Lac de Constance.

Le plus grand tremblement de terre de 2019, d’une magnitude de 4.2, s’est produit à la fin du mois de mai et fait partie de l’essaim de séismes près de Novel (F). Le SED a reçu 600 annonces de ressenti de la population pour ce seul événement. Le deuxième séisme le plus fort appartenait à l’essaim de Constance (D) avec une magnitude de 3.7. Avec 410 séismes, la séquence de Courmayeur (I) dans le Massif du Mont Blanc, qui est active depuis un certain temps, est celle qui compte le plus grand nombre d’évènements en 2019. 

Le nombre total de 1 670 tremblements de terre enregistrés représente un nouveau record. Il s’explique d’abord par le niveau élevé de l’activité sismique de l’année dernière, mais il est également une conséquence de la densité sans cesse croissante et de la modernisation du réseau de mesure sismique. Pour les sismologues, un nombre plus important de séismes enregistrés constitue une aide précieuse, car ils permettent de cartographier de manière toujours plus détaillée le sous-sol et la sismotectonique des Alpes. Cela permettra entre autres d’améliorer la base des futures évaluations de l’aléa et des risques sismiques.

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