Le risque sismique se compose de quatre éléments: l’aléa sismique, le sous-sol local, la vulnérabilité des bâtiments ainsi que les personnes et les biens concernés. Pour déterminer le risque sismique, ces quatre composantes doivent être combinées.
L’aléa sismique indique à quelle fréquence et avec quelle intensité la terre pourrait trembler à un endroit donné. Le Valais est la région présentant l’aléa le plus élevé, suivi par Bâle, les Grisons, la vallée du Rhin saint-galloise, la Suisse centrale et le reste de la Suisse.
Le sous-sol local influence l’intensité des secousses d’un tremblement de terre à un endroit donné: plus le sol est meuble, plus les ondes sismiques sont amplifiées et plus la probabilité de dégâts est élevée. Dans les endroits où les sédiments sont meubles, comme dans les vallées et sur les rives des lacs, ainsi que dans certaines parties du Plateau suisse, les secousses peuvent être jusqu’à dix fois plus intenses qu’à un emplacement sur de la roche solide.
La vulnérabilité décrit les dégâts que subissent les bâtiments pour certains niveaux de secousses du sol. Dans le cadre du modèle de risque sismique, une vulnérabilité typique a été déduite pour différents types de bâtiments. Sur la base de certaines caractéristiques, telles que leur hauteur et leur période de construction, les bâtiments ont été répartis en classes dites de vulnérabilité. Associées à des informations sur les personnes et les biens concernés, ces classes de vulnérabilité permettent de déterminer les conséquences des séismes pour les habitants et les pertes financières. Celles-ci sont exprimées en pourcentage des coûts de reconstruction des bâtiments. En Suisse, une majorité de ceux-ci ne répondent pas ou insuffisamment aux normes de construction parasismiques actuellement en vigueur.
Une classification de la vulnérabilité des bâtiments existants en fonction des matériaux utilisés n’est pas pertinente. Pour chaque type de construction, on peut trouver de bons et de mauvais exemples quant à leur comportement en cas de tremblement de terre. C’est la conception de la structure porteuse qui est en premier lieu déterminante pour la vulnérabilité. Par exemple, un bâtiment avec des murs porteurs continus, qui vont du toit aux fondations, a une vulnérabilité bien moindre qu’un bâtiment similaire dont les murs porteurs sont interrompus au rez-de-chaussée et remplacés par des piliers. Ce point faible classique, appelé « soft storey », implique une sécurité sismique déficiente. Les bâtiments anciens en maçonnerie avec des planchers en bois peuvent également être particulièrement vulnérables si la maçonnerie est de mauvaise qualité et si les façades ne sont pas suffisamment reliées aux planchers et aux murs dans le sens transversal.
Le risque sismique n’existe que là où se trouvent des personnes et des biens. Cette composante prend donc compte de la répartition spatiale de plus de deux millions de bâtiments résidentiels, commerciaux et industriels, ainsi que du nombre de personnes qui se trouvent dans ces bâtiments et les coûts de remise en état.
En général, les zones densément peuplées et très développées, comme les villes et les agglomérations, présentent une concentration d’exposition plus élevée que les régions rurales et sont donc soumises à un risque sismique plus important.
Le modèle de risque sismique ne reflète pas encore les conséquences possibles des tremblements de terre sur les infrastructures et l’occupation variable des bâtiments dans le temps.