L’évaluation actualisée de la répartition régionale de l’aléa sismique le confirme: les séismes sont pour la Suisse un danger à prendre au sérieux. Dans le modèle de l’aléa sismique 2015, le Valais reste la région qui présente le danger sismique le plus élevé, suivi de Bâle, des Grisons, de la vallée du Rhin saint-galloise, de la Suisse centrale et du reste de la Suisse. Par rapport à 2004, les Grisons affichent une sismicité en légère hausse. De plus, les mouvements du sol attendus dans toute la Suisse sont un peu plus forts dans de nombreuses plages de fréquences.
Données issues de mesures
La réévaluation de l’aléa sismique tient compte de données de grande qualité collectées pendant dix ans par les réseaux nationaux numériques à large bande et accélérométrique. La Suisse possède l’un des réseaux de mesure sismique les plus modernes et les plus denses au monde. Chaque année, il enregistre entre 1000 et 1500 séismes en Suisse. Connaître la répartition des petits et moyens séismes est une aide précieuse pour évaluer l’activité sismique à venir. De plus, les accélérations du sol enregistrées ont permis d’élaborer des modèles de prédiction améliorés pour le mouvement du sol.
Données historiques
De nombreuses sources de données ont été évaluées dans le cadre de la révision du catalogue des tremblements de terre de la Suisse. Elles fournissent des informations importantes sur tous les séismes destructeurs connus et leurs conséquences avant 1975. C’est à partir de cette date que le réseau sismique suisse a permis d’effectuer une surveillance instrumentale de l’activité sismique sur l’ensemble du territoire. La sismologie historique apporte une contribution non négligeable à l’analyse de l’aléa sismique. En effet, elle est en mesure d’évaluer les conséquences des séismes de grande ampleur survenus par le passé. De tels séismes ne se produisent que rarement en Suisse, et, par rapport à leur période de retour, la période d’observation de la sismologie instrumentale se révèle être très courte.
Données macrosismiques
L’analyse macrosismique consiste à classifier les secousses engendrées par des séismes en se basant sur les conséquences observées par l’homme. Elle permet d’évaluer de manière fiable la magnitude et l’épicentre des séismes historiques et de les mettre en relation avec des données modernes.
Rocher de référence homogène
Grâce à de nombreuses mesures géophysiques effectuées sur différents sites équipées d’un sismomètre permanent en Suisse, il est possible de déterminer l’influence de la géologie locale sur les sismogrammes enregistrés. On peut ainsi différencier de manière fiable les effets de la source, de la propagation des ondes sismiques et des amplifications locales. Cela permet de déterminer les mouvements du sol pour un sous-sol rocheux de référence avec un profil vitesse/profondeur défini et une vitesse moyenne sur les trente premiers mètres de 1100 m/s. En 2004, on ne pouvait pas encore calculer avec précision l’influence de l’amplification locale. C’est un progrès considérable par rapport au modèle de l’aléa sismique 2004. De plus, cela permet de réduire les incertitudes relatives à l’estimation de l’aléa sismique.
Modèles de prédiction
Au cours des dix dernières années, de nombreux enregistrements sismiques de grande qualité ont été réalisés dans le monde entier à proximité immédiate de forts séismes. Les données ainsi collectées permettent de mieux comprendre l’influence de la géologie locale, ce qui, à l’aide de méthodes d’analyse modernes, permet d’élaborer des modèles de prédiction pour le mouvement du sol nettement plus fiables. A l’heure actuelle, les modèles de prédiction couvrent par ailleurs une plage de fréquences beaucoup plus large, un aspect important pour la mise en œuvre de l’analyse de l’aléa sismique dans le secteur du bâtiment.
Zonage alternatif
Le SED a mis au point d’autres approches pour l’analyse statistique et la représentation de la répartition des séismes en fonction du lieu, de l’heure et de la magnitude. Cette alternative au zonage sismotectonique classique est utile, en particulier pour les régions à activité sismique répartie géographiquement, sans zones de faille dominantes que l’on rencontre dans les Alpes par exemple.
Modèles de calcul perfectionnés
OpenQuake, la plateforme logicielle open source développée dans le cadre du projet Global Earthquake Model (GEM) avec la participation du SED, permet d’améliorer sensiblement le calcul de l’aléa sismique. Grâce à des modèles plus complexes, il est possible de tenir compte davantage des incertitudes et de les évaluer avec plus de précision. En outre, on peut modéliser les mouvements du sol non seulement pour des sources ponctuelles, mais aussi pour des failles étendues présentant différentes orientations.